Pourquoi Jura Vaud Sud ?

Pour que Sur Grati, Mollendruz, Les Grands Plats et Bel Coster soient sans éoliennes.

vendredi 7 août 2015

Article 24 Heures Bras de fer à La Vallée

Voici un article paru aujourd'hui au sujet du projet Eoljoux. Pour lire l'article écrit par M. Le Bec dans son contexte original, voici le lien: article 24 Heures

A la Vallée, un bras de fer international s’engage sur l’alpage des Grands Plats

EolienLes positions se polarisent alors que le futur parc éolien d’Eoljoux suscite désormais une véritable fronde française.


Le ton reste diplomatique, mais il monte entre la Suisse et la France. Avant même de tourner à la bise, les sept éoliennes prévues à l’horizon 2018 sur l’alpage des Grands Plats, aux extrêmes confins de la vallée de Joux, ont déchaîné en quelques mois une véritable fronde d’oppositions civique, administrative et politique depuis le territoire français. La machine diplomatique est bel et bien lancée. Et si elle ne décourage pour l’instant ni le Canton ni le promoteur, c’est un avant-goût révélateur de ce qui attend les prochains parcs éoliens vaudois proches de la frontière. 
Le projet n’est pourtant pas nouveau. Lancé en 2005, le parc éolien a passé en janvier le cap de la mise à l’enquête du plan partiel d’affectation. Mais c’est en avril dernier, après une séance d’information des promoteurs à Bois d’Amont, commune française la plus proche des sept éoliennes, que les choses ont commencé à se corser.
«Avant ça, les élus étaient peut-être au courant, mais la population concernée a simplement découvert qu’on allait ériger des éoliennes hautes de 200 mètres devant nos fenêtres», pointe du doigt Jean-Claude Morisod, l’avocat franco-suisse qui conseille les opposants locaux, récemment regroupés sous la bannière SOS Vent d’Amont. Ils ont déjà lancé une pétition, écrit aux élus combiers «afin de lancer le dialogue entre voisins», et ne comptent pas s’arrêter là (lire ci-dessous). «Ce qu’on veut, c’est obtenir une mise à l’enquête également chez nous. Que les études d’impact soient aussi faites de ce côté de la frontière», lance ce spécialiste de l’aménagement du territoire.
Embrayage politique
La grogne a également atteint la préfecture du Jura, qui confirme avoir «saisi» l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). Le préfet, Jacques Quastana, demande, convention à l’appui, à recevoir un dossier d’enquête «sans délai», ainsi que de pouvoir manifester son intention de participer ou non à la mise à l’enquête. Berne a prudemment transmis au Canton, autorité compétente.
Le dossier risque toutefois de ne pas en rester là. D’ici quelques semaines, la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal devrait répondre à la question écrite du sénateur LR (ex-UMP) Gérard Bailly, qui s’inquiète du respect des règlements transfrontaliers. «Il faut au moins que la population puisse discuter sur les mâts et leur disposition», précise l’élu.
En Suisse, les réactions sont proches de la consternation. «Tout a été fait dans les règles. Nous les avons informés depuis le début, soupire Alain Bourqui, directeur de la Société électrique de la Vallée (SEVJ). Un courrier a été adressé en novembre à Paris, avec copie au département. Le sous-préfet était à nos séances, nous avons organisé en sept ans pas moins de cinq réunions publiques de leur côté. Ce n’est pas notre faute si l’information s’est retrouvée bloquée.»
Et pas question de remettre le projet à l’enquête ou de reprendre les études. «Ce qui nous a étonné, c’est que les réactions arrivent bien après le délai de notre courrier de novembre», enchaîne Laurent Balsiger, à la tête de la Direction de l’énergie au Département vaudois du territoire et de l’environnement. «Avant, on aurait peut-être pu faire quelque chose. Avec une réponse avant la mise à l’enquête, nous aurions pu nous coordonner avec la France. Maintenant, nous allons leur communiquer que les procédures ont été suivies correctement et ouvrir le dialogue.»
Positions tranchées
«D’un point de vue juridique, le Canton a suivi la procédure correcte, ce que nous a confirmé la Confédération», abonde François Schaller, président du Comité de planification des éoliennes vaudoises. Il fait référence au nœud du problème. Entre la France et la Suisse se cache une divergence légale de fond.
L’avenir? Personne n’ose le qualifier d’impasse, ni s’inquiéter publiquement du bras de fer qui risque de ne pas être unique: d’autres parcs éoliens visibles depuis la France sont prévus. Pour Bois d’Amont, Vaud écarte dans l’immédiat l’idée de compensations sur l’atteinte au paysage ou à l’environnement. Trop tard aussi pour modifier le plan d’affectation du parc, quand l’enjeu est aussi de ne pas créer de précédents.
«L’analyse qu’on fait, c’est qu’aucun élément nouveau n’est apparu. Ce sont les mêmes discours d’opposants qu’en Suisse, conclut Laurent Balsiger. Mais il y a d’autres moyens que les démarches institutionnelles. Le Canton promeut les démarches participatives et joue volontiers le rôle de facilitateur. Même si c’est évidemment plus facile de discuter sur des projets à un stade précoce que sur ceux qui ont déjà un certain historique.» (24 heures)

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