Pourquoi Jura Vaud Sud ?

Pour que Sur Grati, Mollendruz, Les Grands Plats et Bel Coster soient sans éoliennes.

dimanche 30 novembre 2014

Ouille!

Impressionnant!
Ci-dessous, la copie d'un article du Journal de Montréal.
Pour l'article original, il suffit de cliquer sur le lien: article Journal de Montréal chute de pale

LAC-MÉGAntic
Chute d'une pale d'éolienne près de Lac-Mégantic

MAXIME LANDRY / AGENCE QMI

Publié le: | Mise à jour: 

SAINT-ROBERT-BELLARMIN – Une pale d’éolienne, pesant près de 8 tonnes, s’est soudainement détachée avant de retomber lourdement au sol dans la nuit de vendredi à samedi dernier à Saint-Robert-Bellarmin, tout près de Lac-Mégantic. Une défaillance majeure, qui a entraîné l’arrêt d’urgence d’une quarantaine d’autres éoliennes, en plus d’une inspection en profondeur.

Des images obtenues par TVA Nouvelles montrent l’immense pièce métallique au beau milieu d’un chemin de gravier.
La pale, qui fait 45 mètres, est aussi longue que l’aile d’un Airbus A380.
Au moment de l’accident, l’éolienne tournait à pleine vitesse. Personne au sol n’a été blessé.
L’endroit, éloigné des habitations, est cependant fréquenté par des promeneurs, des chasseurs et des acériculteurs.
Fait inquiétant: près d’une semaine plus tard, la compagnie EDF, responsable du parc éolien pour le compte d’Hydro-Québec, ignore toujours ce qui a provoqué la défaillance.
«Il ventait fort. Mais selon nos premières constations, ce ne serait pas relié à un facteur externe. C’est plutôt une pièce qui a eu une faiblesse», a expliqué Alex Couture, directeur chez EDF.
C’est l’éolienne numéro 1 qui a connu le problème. Fabriquée par la firme allemande Senvion, elle a été mise en service il y a à peine deux ans. Les pales, quant à elles, sont fabriquées en Gaspésie.
Les 39 autres éoliennes voisines ont aussitôt été mises à l’arrêt pour permettre une inspection d’urgence.
«Aussitôt qu’on aura déterminé la cause de cet événement-là, on va aussi entreprendre une série d’inspections (ailleurs) avec le fabricant. C’est très sérieux», a affirmé M. Couture.
Combien d’éoliennes ailleurs au Québec devront donc être inspectées? EDF hésite à se prononcer.
Selon nos recherches, le fabricant Senvion a livré jusqu’à présent à Hydro-Québec 328 éoliennes, principalement en Gaspésie. La compagnie a obtenu le contrat pour 236 autres.
De son côté, EDF exploite six parcs éoliens pour le compte d’Hydro-Québec.
Joint par TVA Nouvelles, le maire de Saint-Robert-Bellarmin, Jeannot Lachance, attendait les conclusions de l’enquête avant de se prononcer.
« EDF m’a informé qu’il y avait eu un problème et que la pale était tombée, a dit le maire. Ça ne m’inquiète pas trop. S’il y avait du danger, il nous le dirait.»
Données techniques
Type d’éolienne: Repower MM92
Hauteur: 126 m
Longueur d’une pale: 45 m
Poids d’une pale: 8 tonnes
Puissance du parc: 80 mégawatts
Mise en service: automne 2012
Investissement: 200 millions $

mardi 25 novembre 2014

Et du côté de La Vallée?

Ça bouge du côté de la Vallée de Joux
Une info qu'on peut retrouver en cliquant sur le lien ci-dessous:

Courrier des lecteurs 24heures (24.11.2014)


Pour lire l'article dans Le Point, allez voir dans les articles précédents. Nous l'avions mis à disposition en octobre.

lundi 24 novembre 2014

Article 24 heures 24.11.2014 pour ouvrir d'autres voies

Un agriculteur de Puidoux va plus loin que le biogaz
Article de 24Heures / 24.11.2014
 Grâce à une installation de biogaz innovante et ultra-écologique, Georges Martin a gagné l'AgroPrix 2014 à Berne.
Quand Georges Martin a repris l'exploitation à son père Louis, en 1978, six vaches y paissaient. Elles sont aujourd'hui 250, et côtoient poules et cochons. Cette ambition assumée a poussé l'agriculteur de 59 ans à réfléchir sans cesse à de nouvelles solutions. C'est cette dynamique que salue le prix spécial de l'Association suisse de la machine agricole (ASMA), reçu à Berne la semaine passée (dans le cadre de l'AgroPrix). Il récompense son installation de biogaz qui comprend, et c'est là l'innovation, un système prototype de raffinage du digestat liquide (fumier après méthanisation).


«La réflexion autour du biogaz, nous l'avons commencée il y a quinze ans, explique Georges Martin. Nous venions de moderniser notre installation de vente directe, initiée avec la crise de la vache folle, pour redonner confiance au consommateur, et avions une facture d'électricité énorme.»
En pole position des installations de biogaz en 2000 - une petite centaine d'agriculteurs en possèdent aujourd'hui en Suisse - Georges Martin a vite repéré le «paradoxe écologique» qu'elles représentaient. «D'abord, la fabrication d'électricité par le biogaz produit la plupart du temps davantage de purin qu'elle n'absorbe de fumier. C'est ce qui bloque beaucoup de projets actuellement. Comment stocker et où épandre cette matière? Et puis le transport du
purin par camions - de Suisse centrale, où il y a une grande concentration de bêtes, en Suisse romande, pour engraisser les champs - est un non-sens.»

 Un camion au lieu de dix
Le système d'évaporation mis au point à Malters (LU) par l'ingénieur Oliver Arnold, dont le prototype est installé à Puidoux, apporte une solution. «Des dix camions qui transportent du purin liquide, il n'en faut plus qu'un pour l'engrais sec. Et aujourd'hui, il faut penser local», ajoute l'ingénieur. Le principe : évaporer le digestat liquide obtenu par méthanisation (sous les deux bulles noires caractéristiques des installations de biogaz), pour en tirer un concentré ultrariche en éléments nutritifs qui sera ensuite séché. «Cette matière solide est plus efficace que l'épandage liquide, qui s'enfonce dans les sols à la première pluie», argumente Georges Martin, qui fournit le Golf de Lavaux, des vignerons et des jardiniers en engrais sec.
Gain de place de stockage, récupération de l'eau d'évaporation pour l'arrosage, et concurrence aux engrais artificiels importés, la méthode est un modèle d'écologie, mais aussi d'économie. «C'est un poste important pour l'exploitation. Malheureusement pour la paysannerie, il est plus rentable aujourd'hui de faire du biogaz que du lait.» se désole l'agriculteur.


 Cohabitation agricole
Il prône d'ailleurs, au travers de son système, un retour aux valeurs de l'agriculture. Celui qui vient à la ferme y apporte son gazon, qui finira dans l'engrais qu'il achète, en même temps que la viande des bêtes préparées sur place. «Et ses enfants peuvent caresser les animaux, ajoute Georges Martin. Cette cohabitation, c'est le seul avenir possible pour le métier. Les jeunes admettent trop facilement la complexité, alors que les solutions sont souvent toutes simples.»
L'ingénieur Oliver Arnold opine du chef à cette évocation : «M. Martin ne file pas droit comme tout le monde, il essaie de nouvelles voies, et ça, c'est primordial.» Un côté «artiste» qui n'ôte rien au pragmatisme du paysan. A l'image de son paternel, qui à côté de son activité agricole était aussi «coiffeur des jours de pluie» et jouait de 22 instruments de sa création. Et qui, à l'heure de lui remettre la ferme, avait enfin pu s'adonner à sa passion musicale.

(24 heures)

lundi 17 novembre 2014

Du nouveau concernant le solaire

Apparemment, la Suisse redevient un pôle d'innovation concernant le solaire. Après les panneaux blancs, il y a maintenant de gros progrès concernant la fabrication, l'efficacité et le prix.
Pour preuve, l'article paru dans Bilan.

Meyer Burger lance les panneaux solaires ultra-performants

17 Novembre 2014
PAR AWP La production pilote de panneaux solaires ultra-performants de Meyer Burger, spécialiste bernois des technologies photovoltaïques, a démarré à Hauterive (NE).

Keystone 


 PHOTOVOLTAÏQUE
La production pilote de panneaux solaires ultra-performants a démarré à Hauterive (NE). En collaboration avec le CSEM, Meyer Burger, spécialiste bernois des technologies photovoltaïques, veut développer les "meilleures cellules solaires au monde".
"On redevient champion du monde dans l'efficacité des panneaux solaires", s'est enthousiasmée lundi à Hauterive la conseillère fédérale Doris Leuthard lors de l'inauguration de l'unité-pilote. La production de cellules solaires à hétérojonction (HJT) influencera décisivement le secteur dans le futur, car elle est plus efficace, avec un rendement plus élevé et de faibles coûts de fabrication.
C'est la raison pour laquelle, elle constitue la pièce maîtresse du programme Swiss-Inno HJT, financé par l'Office fédéral de l'énergie et le canton de Neuchâtel. L'enveloppe se monte à 10 millions de francs sur trois ans.
MOINS DE DÉPENDANCE
"Ce projet va dans la bonne voie" pour atteindre le tournant énergétique cher au Conseil fédéral, a ajouté la cheffe du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC). Il permettra aussi de réduire la dépendance énergétique vis-à-vis de l'étranger, ce qui a un sens au niveau économique et géopolitique, a précisé Doris Leuthard.
"Actuellement, la Suisse importe les 78% de son énergie et dépense chaque année 31 milliards de francs" dans ce domaine.
Peter Pauli, CEO de Meyer Burger, s'est réjoui de la réussite de "la collaboration entre la recherche et l'industrie" sans devoir dégager des moyens financiers énormes. D'ici à 2020, "notre objectif est de réaliser des cellules de nouvelle génération 30% plus efficaces", a-t-il ajouté. Dans un premier temps, un taux de rendement de plus de 22% est attendu.
LUTTER CONTRE LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Christophe Ballif, directeur du centre photovoltaïque du CSEM, a rappelé que les bases de ce procédé de production novateur ont germé en 2006 déjà dans les locaux de l'Institut de microtechnique (IMT) de l'Université de Neuchâtel, repris depuis par l'EPFL. Le professeur se réjouit que le projet ait pu arriver à maturité industrielle. "Nos chercheurs sont motivés pour lutter contre le réchauffement climatique".
"Qui peut encore prétendre que le solaire n'est pas efficace ?", a renchéri Mario El-Khoury, CEO du Centre suisse d'électronique et de microtechnique (CSEM). Ce dernier a rappelé la dernière innovation développée entre ses murs, à savoir des panneaux solaires blancs, présentée fin octobre comme une révolution pour l'intégration architecturale des modules solaires.
MARCHÉ ASIATIQUE
"Les futurs clients proviennent à 80% du marché asiatique et sont de gros producteurs de cellules solaires", a expliqué Benjamin Strahm, directeur de R&D de Meyer Burger. La nouvelle installation, développée à Hauterive, dispose d'une capacité de production de 600 kilowatts.
La technologie silicium à hétérojonction consiste à déposer une couche ultra-mince de quelques millièmes de micromètres de silicium amorphe sur les deux faces d'une galette de silicium monocristallin. Le procédé permet d'économiser beaucoup d'énergie et rend possible la production de galettes de silicium plus minces, ce qui diminue à son tour le besoin en matériaux.
En outre, la quantité d'argent - un matériau coûteux - nécessaire pour les contacts s'en trouve nettement réduite.
La mise en module des cellules se fait à Thoune (BE), siège du groupe. A Hauterive, Meyer Burger emploie actuellement 12 personnes contre 1800 personnes dans le monde. Victime des difficultés du secteur, le groupe a aggravé sa perte nette au 1er semestre 2014 à 88 millions de francs, contre un résultat négatif de 80,6 millions un an plus tôt.

Merci

Merci à toutes les personnes qui se sont arrêtées pour échanger quelques mots lors de nos matinées de stand à Ballaigues et Vallorbe. Les discussions étaient souvent très intéressantes et nous avons pu entendre les questionnements de la population. Nous n'avons bien entendu pas des réponses à tout, mais nous pouvons par contre inciter les gens à aller se renseigner, s'informer pour se faire une véritable idée sur le sujet.
Un grand merci surtout aux quelques pro-éolien qui ont réussi à venir discuter de leurs arguments tout en écoutant les nôtres sans que cela ne devienne passionnel.

lundi 10 novembre 2014

dimanche 9 novembre 2014

interview de P-Y Maillard sur la libéralisation de l'énergie et les intérêts liés

Article paru sur le site de l'AGEFI

«La politique énergétique ressemble à une vaste fumisterie en Suisse» 

LUNDI, 10.11.2014 

Pierre-Yves Maillard. Le président du Conseil d’Etat vaudois veut s’engager contre l’ouverture complète du marché de l’électricité.






Celui qui se voit généralement attribuer le mérite d’avoir mobilisé la gauche et fait échouer en 2002 l’ouverture du marché de l’électricité en vote populaire (référendum), s’annonce de nouveau sur les rangs pour combattre le projet d’Arrêté fédéral sur la deuxième étape de l’ouverture du marché de l’électricité (actuellement en consultation). 
Pour Pierre-Yves Maillard, socialiste et président du Conseil d’Etat vaudois, l’énergie est un domaine national hautement stratégique portant principalement sur les infrastructures. L’électricité ne doit pas faire l’objet d’une libéralisation destinée à baisser les prix ou à servir de monnaie d’échange dans les relations avec l’Union Européenne. Cette lourde erreur rendrait la Suisse plus dépendante et priverait surtout les opérateurs des moyens nécessaires pour investir dans la durée et réussir une transition énergétique considérée comme vitale et prioritaire.  
Le gouvernement poursuit l’ouverture du marché de l’électricité qui avait été rejetée en vote populaire il y a douze ans. Qu’est-ce que cela vous inspire?
Le débat est toujours aussi irrationnel, avec des discours de croyants. Ce n’est pas juste du fanatisme, il y a évidemment de gros intérêts en jeu, mais le discours qui les couvre sonne toujours plus creux. Ils continuent de dire qu’il est nécessaire d’aligner le marché sur les grandes puissances énergétiques d’Europe pour que les consommateurs puissent bénéficier de la liberté de choisir leur fournisseur. En revanche, ils n’osent plus guère promettre des prix plus bas. Or cette libéralisation est une fiction. Un changement complètement disproportionné et funeste pour les investissements nécessaires en Suisse par rapport aux avantages escomptés. Le projet en consultation sert une série d’arguments idéologiques qui ne sont jamais véritablement confrontés aux faits.
Vous pensez qu’une prise de conscience est possible?
Oui. Les infrastructures énergétiques sont l’un des seuls leviers que la Suisse a en mains dans son rapport de force avec les autres Etats. L’Europe aura toujours besoin d’énergie de régulation provenant des centrales suisses de pompage-turbinage, et le positionnement de notre réseau de transports est stratégique. Dans le monde d’aujourd’hui, maîtriser l’énergie est au moins aussi important que maîtriser des armées. Regardez ce qui se passe en Europe avec la «libéralisation» du marché du gaz: notre continent est devenu l’otage de la Russie de M. Poutine qui, lui, poursuit une stratégie résolument nationale. Voilà la dimension intellectuelle et politique du débat sur l’électricité. Face aux besoins en infrastructures, dans le cadre de la transition énergétique en particulier, qui sont les investisseurs les plus actifs ? Les Etats contrôlant leurs ressources énergétiques, qui disposent de surcroît de puissants fonds souverains. La Suisse a un secteur de l’électricité largement contrôlé par les collectivités publiques. Elle a tout pour elle, mais semble vouloir se trouver du côté des Etats qui s’affaiblissent volontairement.
La Suisse veut participer au marché européen de l’électricité. C’est elle qui est demandeuse d’un accord dans ce domaine. La Suisse et son économie.
Les milieux économiques sont prêts à renoncer à des pans entiers d’autonomie énergétique pour obtenir d’autres avantages de la part de l’Europe, dans d’autres domaines. C’est très dangereux à long terme. Sachant surtout que de nombreux opérateurs européens prendraient volontiers le contrôle de la position et des ressources de la Suisse en matière d’électricité. Face à cette situation, la politique énergétique de la Suisse ressemble à une vaste fumisterie. Je pèse mes mots. Les normes comptables IFRS déjà adoptées imposent de caler la valeur des installations sur les valeurs du marché. Ce qui a pour conséquence qu’un groupe comme Alpiq doit vendre sa participation dans Swissgrid, les bijoux de famille, simplement pour sauver son bilan. Si l’électricité ne vaut plus rien en Suisse parce qu’elle ne vaut plus rien sur le marché européen, les barrages ne valent plus rien non plus, ni les éoliennes. Qui va investir dans des infrastructures de production et de transport qui ne valent plus rien?
La libéralisation du marché est pourtant bien engagée. Il s’agit simplement de l’achever.
Aujourd’hui, au moins 60% du marché suisse fonctionne encore avec des prix régulés. Sur cette partie-là, les barrages suisses peuvent compter sur des prix stables. Comme leur valeur comptable dépend désormais de la volatilité des prix, cela les protège encore d’un risque de dévalorisation encore plus drastique Mais imaginez les effets d’une ouverture totale! Des projets d’investissement dans l’électricité hydraulique prêts à être réalisés se trouvent déjà gelés aujourd’hui, parce que leur valeur serait abaissée à peine mis en service, compte tenu des prix bas du marché actuel. C’est quand même un comble, alors qu’il faut valoriser beaucoup plus cette source d’énergie renouvelable. Comment un canton comme le Valais, avec autant d’installations hydroélectriques, pourra-t-il tolérer cela? C’était pourtant le sens premier des monopoles: donner une sécurité aux investisseurs dans des projets importants et de long terme.
Oui, mais avec des prix plus élevés pour les entreprises et les privés. Une libéralisation ne serait-elle pas dans l’intérêt des clients, du public?
Le Conseil fédéral n’ose même plus promettre des baisses de prix pour les privés, comme en 2002. Et réduire les coûts de petites entreprises utilisant beaucoup d’énergie pourrait se faire de manière bien plus pragmatique que par le biais d’une ouverture totale. Par exemple en appliquant des tarifs dégressifs en échange de mesures d’efficacité énergétique. Du côté des utilisateurs importants, qui étaient d’abord pour la libéralisation, qui ont changé de fournisseur, on constate des retours. Certains préfèrent revenir en faisant appel à un fournisseur local pour bénéficier d’une meilleure sécurité d’approvisionnement. Plutôt que de dépendre d’un quota attribué quelque part en Europe, alors qu’en réalité l’électricité est toujours fournie par le réseau local. Encore une fois, le marché libre de l’électricité est une fiction, une fausse concurrence qui incite à s’approvisionner ailleurs, moins cher, et à ne pas investir sur place alors que c’est quand même l’électricité produite à proximité qui est livrée.
Qu’allez-vous faire ? Votre fonction actuelle ne vous donne pas la même liberté qu’en 2002. Vous n’êtes pas non plus en charge du dossier au Conseil d’Etat vaudois.
Dans le domaine de l’électricité comme dans d’autres, je m’exprime sur des objets qui me paraissent vitaux. Il faut que le débat ait lieu et que les cantons, qui par leurs participations connaissent la réalité des risques, disent les choses comme elles sont. J’avais en son temps proposé d’impliquer par exemple les caisses de pension dans le financement des investissements massifs nécessaires dans le réseau électrique. L’idée semble commencer à avoir un peu d’écho. Elle permettrait de régler deux problèmes cruciaux: le besoin en capitaux du secteur électrique et le besoin de champs d’investissement pour les capitaux du deuxième pilier. Mais pour que cela soit possible, il faut que ces investissements bénéficient d’une protection. 
Vous pensez que la gauche va se mobiliser?
A la fin oui, j’en suis convaincu. Même si les socialistes ont a priori de la timidité à combattre ce qui relève de l’intégration européenne. Mais sur ce sujet, l’intérêt national et nos convictions l’exigent. Gauche ou pas, il faut tout de même se rendre compte qu’il y a une politique énergétique 2050 ambitieuse, une sortie programmée du nucléaire, à laquelle j’adhère, et que l’ouverture du marché de l’électricité va dans le sens opposé, qui consiste à se priver de moyens importants pour réaliser cette politique.
Et l’UDC?
Y-a-t-il encore quelques patriotes dans ce parti et dans la droite de ce pays? C’est la question que pose ce dossier. M. Blocher ne raisonne plus comme un industriel, mais comme un rentier, ses critiques contre l’action de la Banque nationale le montrent. Dès lors l’UDC finit toujours par défendre les intérêts du secteur financier. Et le secteur financier n’a rien à faire des intérêts énergétiques des Suisses. Il est également prêt à les brader pour obtenir d’autres avantages sur le marché européen. En 2002, tous les parlementaires UDC étaient contre nous. Au moment du vote populaire, c’est la base du parti qui nous a soutenus.
Vous pensez que l’arrêté actuellement en consultation pourrait déjà être rejeté parle Parlement, avant qu’il soit question de référendum?
Un sursaut de lucidité est toujours possible.
Interview:
Christian Affolter
François Schaller