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lundi 6 octobre 2014

Chantal Balet, présidente de la Fédération romande pour l'énergie (FRE), s'exprimait dans le Matin Dimanche du 5 octobre 2014 au sujet de l'affaiblissement de l'industrie hydroélectrique en Suisse.
Voici son texte:

Comment affaiblir un fleuron de notre industrie

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Actuellement la production d’électricité hydraulique en Suisse se trouve en danger 
et les Chambres fédérales se dirigent, à juste titre, vers
un important soutien aux nécessaires investissements dans ce domaine. Mais comment a-t-on pu arriver à devoir soutenir par nos impôts l’exploitation d’une richesse naturelle qui fonctionnait très bien et fournissait, sans émission de CO2, près de 60% de notre électricité? On en vendait même à l’étranger avec de bons profits, c’est dire. L’enfer est pavé de bonnes intentions, cela se vérifie une fois de plus.
 
Pour remplacer l’électricité nucléaire, notre pays, prenant exemple notamment sur l’Allemagne, décide de subventionner massivement les nouvelles énergies renouvelables. Fort bien, l’intention est louable. Mais le résultat simplement catastrophique. En effet, le marché de l’électricité s’est trouvé totalement faussé. Grâce aux subventions, le nombre d’installations de nouvelles énergies renouvelables a fortement augmenté. D’accord, c’était le but poursuivi. Mais par l’effet de ces subventions aussi, le coût de l’électricité d’origine «nouveau renouvelable» a fortement baissé, de manière artificielle.

Et c’est là que le bât blesse. L’électricité d’origine hydraulique, tout aussi renouvelable rappelons-le, mais non subventionnée, s’en est trouvée simplement trop chère sur un marché cassé par des interventions étatiques intempestives. A cela s’ajoute, mais on le savait en prenant les décisions, une crise économique qui affaiblit l’Europe et entraîne donc une baisse de la consommation d’électricité. Et, ce qui n’arrange rien, l’arrivée sur le marché d‘électricité bon marché produite par des usines au charbon, un effet domino complexe mais connu de l’exploitation du gaz de schiste américain. Le décor est planté: augmentation d’une offre subventionnée bon marché et diminution de la demande. Et patatras! nous devons subventionner l’hydraulique.
N’eût-il pas mieux fallu réfléchir avant de se lancer dans un exercice de réglementations complexes, de subventions, de contraintes? Au moins en apercevant les premiers effets négatifs des décisions prises? Poser la question, c’est y répondre. A vouloir fausser les règles simples de l’offre et de la demande et agir comme si le monde était figé, on se lance dans un engrenage infernal. Une marche arrière se révèle aujourd’hui très difficile. Il faut sauver la grande hydraulique. On ne peut mettre en danger les installations elles-mêmes. Certes, on ne retrouvera pas avant longtemps une rentabilité satisfaisante de ce secteur, ppersonne ne se fait d’illusion à ce sujet.

Et de nombreuses collectivités publiques propriétaires de ces installations subiront cette baisse de revenus et devront trouver des recettes ailleurs, des augmentations d’impôts par exemple! Et cela aussi bien sur l’arc lémanique ou le plateau qu’en montagne.
 
Et attention à la prochaine étape: la connexion nécessaire au marché européen pour assurer notre approvisionnement et la réglementation stricte sur les aides d’Etat qui s’en suivra.
Les subventions de l’Allemagne sont aujourd’hui contestées en UE, les nôtres risquent fort de l’être aussi. Parallèlement, la libéralisation du marché suisse de l’électricité annoncée par Mme Leuthard pour 2018 entraînera aussi une révision des règles de subventionnement. Une mise à jour de la copie risque d’être douloureuse pour les consommateurs, producteurs et distributeurs. Peut-être faut-il s’y atteler dès aujourd’hui.
 
Chantal Balet,, présidente de la Fédération romande pour l’énergie (FRE)


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Chantal Balet: comment affaiblir un fleuron de notre industrie

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