Quand les sauveurs de la
planète sont gênés par les protecteurs
De la nature et du paysage
Le 31 août
écoulé, à Berne, inquiète de la montée du refus des éoliennes par de plus en
plus de citoyens, Suisse Eole a tenté de frapper un grand coup ; en
assénant, comme à son habitude des affirmations péremptoires sans aucun
fondement ou une quelconque preuve.
Qui est Suisse
Eole ? Une association outrageusement subventionnée par la Confédération
qui, plutôt que de donner accès à une information neutre, s’est transformée en
un lobby n’agissant que dans le sens de ses intérêts personnels bien
compris ; le comité n’est
composé que de personnes vivant du business éolien, soit sociétés électriques,
développeurs, bureaux d’études et d’ingénieurs que les projets éoliens font
vivre via de juteux mandats. Pour masquer leur véritable dessein, ils se
déguisent en bienfaiteurs de l’humanité.
Les associations
de protection de la nature et d’opposants aux projets nuiraient donc gravement
à la progression de l’éolien en Suisse, ne respectant pas la volonté populaire.
Ah bon ! Voyons donc cela de plus près. Si l’on prend le vote neuchâtelois,
la scandaleuse campagne de désinformation, à coups de milliers de francs, a
abouti à un vote de 60% de oui aux projets du canton uniquement parce que la propagande fait prendre
aux citoyens des vessies pour des lanternes.
Il faut le
réaffirmer, jamais, vraiment jamais, on ne fermera la moindre centrale
nucléaire en la remplaçant par des éoliennes. On peut mettre, allez chiche,
10'000 éoliennes en Suisse, ce qui ravirait tous ces affairistes déguisés en
sauveurs de la planète, le jour où il n’y a pas de vent, il n’y a pas
d’électricité et les jours sans vent sont très nombreux en Suisse puisque le
facteur de charge de ces machines se situe entre 18 et 22% de moyenne annuelle,
ce qui signifie qu’elles ne produisent à pleine charge qu’environ 20% du temps,
soit un jour sur cinq. Si les citoyens avaient les véritables informations,
nombreux seraient ceux qui ne voteraient pas oui à ces projets ; donc ces
votes ne sont pas valables, les règles démocratiques d’une information claire
et neutre étant violées.
Sur le
non-respect du vote populaire, il faut rafraîchir la mémoire de nos sauveurs
qui peinent à se repeindre en vert,
laquelle est bien courte : en 2002, les Suisses ont clairement dit
non à la libéralisation du marché de l’électricité ; qu’à cela ne tienne,
on le fait tout de même alors que l’expérience de nos voisins prouvent que
contrairement à ce qui est annoncé, cette libéralisation n’entraîne pas une
baisse du prix de l’électricité, mais plutôt une augmentation, les bonnes
affaires étant réservées aux marchands et pas aux consommateurs. Plus grave,
aujourd’hui c’est cette libéralisation qui met en très grands danger notre
trésor, que nous envient beaucoup de pays, nos barrages qui sont eux de vraies
énergies renouvelables et qui produisent une électricité gérable, ce qui n’est
pas le cas des éoliennes dont la production est erratique, donc non gérable.
En 2013, les
Suisses ont clairement dit oui à la modification de la loi fédérale sur
l’aménagement du territoire, prévoyant notamment de renforcer la lutte contre
le mitage du territoire. Qu’à cela ne tienne : on autorise l’implantation
de ces usines électriques de 200 m de haut partout dans la zone agricole et
même aussi dans la zone de protection selon le récent arrêt du Tribunal Fédéral
qui est passé tel chat sur braise sur la question cruciale posée de la
violation de la règle fondamentale de la stricte séparation des zones bâties et
non bâties.
Ces usines
électriques posées en pleine nature, entraînent des ravages énormes dans la
nature de même que sur la santé des riverains. Nous ne laisserons pas
faire : notre cause est juste et notre combat fondé. La vertu n’est pas du
tout dans la direction montrée par le doigt de ceux qui sont motivés uniquement
par le profit générés par des subsides qui sont les plus élevés d’Europe, ce
qui démontre clairement que leur montant a été fixé par une administration
fédérale totalement inconsciente des effets pervers de la libéralisation du
marché et de la totale distorsion de concurrence entraînée par les subsides,
notamment allemands qui ont coûté aux consommateurs 23 milliards d’euros en
2014.
Lorsque l’ on
sait la ruée vers l’or générée par la mise en place des subsides le 1er
janvier 2009 parce que l’OFEN avait, en toute irresponsabilité, choisi
d’appliquer la règle du « premier projet déposé, premier
servi » ; comment le consentement des habitants du Peuchapatte et de
St Brais a été totalement surpris par une désinformation totale sur les
véritables nuisances de ces machines, on ne peut être que révolté par le mépris
de ces sociétés électriques pour les gens du monde rural dont la vie ne vaut
pas bien cher quand il s’agit de battre les concurrents pour s’attribuer des
subsides pendant 25 ans.
Aux plaintes
réitérées des habitants du Peuchapatte, petit hameau du Jura noyé dans la
verdure, le responsable des 3 machines
implantées par Alpiq a répondu « bientôt vous ne les entendrez
plus ; en vieillissant, on devient sourds » !
Ce qui domine
dans ce dossier, c’est d’abord l’argent, l’ignorance et la désinformation via
la propagande de Suisse Eole.
L’argent
collecté via les taxes sur les factures d’électricité doit d’abord être utilisé
pour isoler les bâtiments. Il n’y a aucun besoin de produire de l’électricité
supplémentaire puisque précisément, l’Europe souffre d’une totale surcapacité
de production électrique, qui est une des causes de la baisse du prix. La
consommation a baissé ; elle stagne ; il suffit de se référer aux
statistiques fédérales pour le constater.
Alors messieurs
les sauveurs de la planète, vous pouvez rengainer vos mensonges ;
l’information progresse et plus les citoyens sont informés, plus ils disent
non ; c’est cela la vraie démocratie.
Association faîtière Paysage Libre – Freie
Landschaft
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire