Voici tout de même notre réponse à leurs nombreuses attaques:
Notre
réponse à Eoljoux : Renoncez à votre projet !
Eoljoux a
produit les 29 janvier et le 5 février deux communiqués détaillés et très
techniques. Eoljoux s’y justifie longuement, visiblement sur la défensive face
à quelques réflexions critiques parues dans ces pages. Nous aimerions revenir à
plusieurs considérations qui nous paraissent essentielles et expliquer pourquoi
nous parvenons à la conclusion qu’il faut renoncer à ce projet.
1) Un peu de technique pour comprendre que l’éolien ne
tiendra pas ses promesses
Il ne faut pas
se laisser éblouir par l’annonce de telle ou telle quantité d’électricité
produite ou par la promesse de l’autarcie électrique. Les chiffres sont
toujours des valeurs annuelles, qui traduisent très mal la situation
instantanée. La production éolienne est par nature aléatoire et
intermittente : parfois une pointe (difficile à absorber pour le réseau)
et très souvent des productions faibles ou nulles. La puissance injectée de
l'éolienne varie au cube de la vitesse du vent: 2 x moins de vent égale 8 x
moins de puissance injectée ! Les "petits vents", qui font
tourner un peu les éoliennes "70 à 90% du temps", ne donnent donc que
très peu de courant électrique. Durant ces périodes, le courant manquant doit
être produit « ailleurs », avec un moyen de production souple et
pilotable, capable de répondre instantanément à la demande (par exemple l’hydraulique
ou une centrale à gaz).
C’est pourquoi
il n’est malheureusement pas possible de remplacer des centrales produisant en
continu (comme le nucléaire) par des énergies intermittentes. Cette promesse-là
ne pourra pas être tenue. La France a installé 8'000 MW d’éolien (l’équivalent
de 8 x Gösgen ou de 21 x Mühleberg) sans mettre hors service une seule centrale
nucléaire ! Et l’Allemagne, championne du renouvelable avec 24'000
éoliennes, a certes réduit le nombre de réacteurs nucléaires, mais recourt aux
centrales thermiques (130 centrales au charbon/lignite) pour assurer sa
sécurité d’approvisionnement et compenser l’intermittence du solaire et de
l’éolien. Le développement de l’intermittent ne peut qu’accentuer les problèmes :
les « trous » seront toujours là et toujours plus profonds, et devront
être compensés par « autre chose », alors que les pointes soudaines
de production ne peuvent déjà maintenant plus être absorbées et conduisent à
des exportations de courant à prix bradé.
2) Nature et paysage, des ressources non
renouvelables !
Le projet Eoljoux
se situe dans un inventaire fédéral du paysage (IFP), ainsi que partiellement
dans une réserve naturelle d’importance nationale (le district franc fédéral du
Noirmont), abritant notamment des habitats uniques et précieux du Grand Tétras.
Au vu de la déferlante de projets éoliens qui s’abat sur les crêtes du Jura
vaudois (au total 74 éoliennes géantes, depuis le Mollendruz jusqu’au
Creux-du-Van), il est incompréhensible qu’on veuille également ériger un site
industriel (7 machines de 210 m de haut) dans cette partie protégée du paysage jurassien. La préservation
des IFP constitue d’ailleurs un large consensus en Suisse : aucun autre
canton ne planifie de parc éolien dans un tel périmètre, certains ajoutent même
encore une distance tampon, qui est par exemple de 5 kilomètres dans le canton
de Neuchâtel.
L’implantation
de Eoljoux au milieu de ce périmètre préservé impacterait un grand territoire.
Il est rappelé ici que la visibilité de ce projet n’est pas simplement « locale
»: il sera visible depuis divers points de vue d’exception (Dent de Vaulion, Le
Mont Tendre, Mont Sâla,…), et depuis toute la Vallée de Joux, altérant ainsi
les qualités paysagères de toute une région.
Indépendamment
de la question un peu « administrative » de ces périmètres de
protection, la Vallée de Joux constitue un paysage unique, qui fait partie de
notre identité, et qui est apprécié non seulement des Combiers, mais aussi de
nombreux visiteurs réguliers ou occasionnels, attachés à la région et sa
beauté. Rappelons-nous l’émoi unanime qu’avaient provoqués les projets
d’antenne de la Dent de Vaulion et du Mont Tendre (projet abandonné), deux
objets pourtant beaucoup plus petits qu’une éolienne (40 et 25 mètres
respectivement) !
3) Les opposants ne nient pas le défi énergétique,
mais ils n’acceptent pas les mauvaises solutions
La SEVJ
considère les voix critiques avec un certain mépris, utilisant même dans la
presse le terme lourd de sens de « négationniste ». Or, les opposants
sont justement des personnes qui se sont intéressées personnellement au sujet, ne
se sont pas contentées des connaissances superficielles diffusées par les promoteurs
des projets éoliens et ont creusé pour finalement arriver à la conclusion que
tout n’était pas si rose.
Bien évidemment
que le défi énergétique est grand. Et il y a beaucoup à faire pour chacun
d’entre nous, notamment en matière d’efficacité énergétique et de réduction de
consommation des énergies fossiles. De nouveaux moyens de production
d’électricité doivent certainement être mis en place, mais en commençant par
les plus efficaces, les plus économiques et les moins dommageables. L’éolien
n’est pas de ceux-là.
L'article d'Eoljoux
mentionne que les 894 éoliennes inscrites à la RPC vont produire 3.47 TWh par
an (5 % de la production suisse, mais de manière intermittente et aléatoire).
Certes. Mais posons-nous un instant la question: que représentent 894 éoliennes
en Suisse ? C'est une machine de 200 mètres de haut, tous les 400 mètres, sur
deux rangées entre Genève et Bâle, un paysage complètement altéré, partout,
sans plus aucun espace de répit pour l’Homme et la nature. Combien ça coûterait
? Environ 8 à 9 milliards de francs (environ 9-10 millions par machine), sans
compter le coût d’adaptation des réseaux. Est-ce vraiment ce que nous voulons,
pour quelques pourcents de courant aléatoire, intermittent, incapable de
remplacer la moindre centrale nucléaire ?
4) Finalement, refusons l’inutile sacrifice !
En conclusion,
les opposants ne cherchent pas à imposer "des idées toutes faites".
Comment feraient-ils d'ailleurs, chacun étant libre de se faire sa propre
opinion ? C'est au contraire les promoteurs, avec leurs clichés d'éoliennes
belles et favorables à la nature et d'autarcie énergétique romantique, qui
imposent une pensée unique à toute la Vallée et tentent d'intimider ceux qui
cherchent à en savoir plus, ceux qui posent des questions critiques et tous
ceux qui, de plus en plus nombreux, sont attachés au paysage et à la nature de
ce coin de pays et refusent son inutile sacrifice.
Dans ce projet,
il s’agit finalement de faire une pesée des intérêts. D’un côté, il y a la
production d’électricité de ces éoliennes, du courant certes renouvelable, mais
qui par son caractère intermittent et aléatoire est bien moins précieux que
d’autres types de production, tel que l’hydraulique. D’un autre côté, il y a
l’impact paysager considérable dans une région préservée, une intervention
lourde en pleine nature, une gêne visuelle permanente pour toute la Vallée de
Joux et au-delà. Cette pesée des intérêts est clairement défavorable au projet
Eoljoux. A chacun de s’informer et de se faire son opinion, en toute liberté et
indépendance !
Signez la
pétition « Sauvons les Grands Plats », Case postale 50, 1342 Le Pont
Pas d'éolienne dans ce paysage sublime.
RépondreSupprimerUn français amoureux du Noirmont
Daniel Bayle
Quelle hérésie de vouloir installer des éoliennes dans un paysage qui n'a pas besoin de ces monstruosités qui ne feront que polluer la nature. Une goutte d'eau en matière d'énergie pour un désastre écologique.
RépondreSupprimerChristine Coppey