Les Vallorbiers voteront sur le parc éolien
EnergieLe projet de Sur Grati devra essuyer un référendum populaire à Vallorbe. La portée du vote pourrait avoir des incidences concrètes.
Le projet des éoliennes de Sur Grati, vues ici depuis le centre de Vallorbe, alimente le débat depuis plusieurs semaines. Les opposants demandent un référendum alors que les communes voisines soutiennent mordicus le projet.
Il y aura bel et bien un référendum populaire sur le parc éolien de Sur Grati. Ce projet de six éoliennes de 207 m de haut (149 m au rotor), lancé par les communes de Vaulion, de Vallorbe et de Premier, a reçu mercredi une liste de 551 paraphes – sur les 383 nécessaires – demandant la mise en place d’un scrutin populaire à Vallorbe.
Les opposants sont parvenus à faire signer plus de 20% du corps électoral. Si les signatures sont validées par le greffe, le référendum contre le plan d’affectation pourrait avoir lieu en juin. «C’est une menace sérieuse pour le parc, lance François Leresche, membre de SOS Jura Vaud (Sud). Nos recours contre la levée de nos oppositions ont également été déposés auprès du Tribunal. Il y a deux démarches parallèles.»
Là où la chose se complique, c’est que le référendum, lui, ne porte que sur la commune de Vallorbe: le bourg participe au projet via la construction d’une centrale électrique au Day, mais aucune éolienne n’est prévue sur son territoire. Tout au plus est-il concerné par une portion de route d’accès. En théorie, avec ou sans la Cité du fer, rien n’empêcherait dès lors les communes de Vaulion et de Premier ainsi que le promoteur VO Energies de relancer le parc. Les Conseils de Vaulion et de Premier avaient accepté le projet à une écrasante majorité en avril 2015. Et aucun référendum n’y a été déposé.
«Ce parc, on le fera, lance Etienne Candaux, syndic de Premier. On préfère le faire avec Vallorbe, c’est un projet collectif. Mais on a déjà investi de l’argent et fait toutes les études d’impact. La seule chose que parviendront à faire les opposants, c’est nous faire perdre du temps et de l’argent.» On évoque moins d’un an de procédure. Le discours est un peu plus nuancé à Vaulion. «Si la question venait à se poser, il faudrait savoir si on veut maintenir ces éoliennes à côté d’une population qui les a refusées, réfléchit le syndic, Claude Languetin. C’est une question d’éthique régionale.»
Coup de pouce pour les finances des communes
Ce qui motive les villages? D’abord, assurent-ils, le développement durable. «Le Jura peut faire sa part dans la transition énergétique», répète Etienne Candaux. Mais aussi un coup de pouce non négligeable du projet pour les finances de ces petites communes. Entre les mesures compensatoires, l’exonération de taxes et la construction de conduites ou de routes, l’apport du parc éolien aux villages se chiffre à «plusieurs centaines de milliers de francs».
L’élément sur lequel misent les opposants locaux, c’est surtout la lourdeur de la procédure. «Ils devront tout reprendre: plan d’affectation, mise à l’enquête… En cas de non à Vallorbe, le projet est mort sous sa forme juridique actuelle», table François Leresche. Reste que tout le dossier, validé par le Canton, ne sera toutefois pas à jeter. Notamment les études d’impact, qui restent valables. En clair, il s’agit seulement de modifications. «Ce serait remettre les compteurs à zéro, concède la directrice de VO Energies, Martine Favre. Mais à ce jour, on n’a pas décidé d’arrêter. Nous avons deux mois pour expliquer le potentiel de ce parc aux Vallorbiers. C’est une opportunité.»
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